Bref historique des grandes campagnes de communication anti-tabac

Annexe 3bEn France, l'histoire des campagnes de communication anti-tabac a commencé sous l'impulsion du «loi Voile», une loi votée le 9 juillet 1976 qui fut le premier texte majeur à faire de cette question une priorité de santé publique. Afin de réaffirmer les méfaits du tabac et de justifier une action législative touchant le grand public, la CFES a développé plusieurs communications qui ont abordé l'ensemble des différents sujets et populations liés au tabagisme, sous le slogan ombrelle «Sans tabac, on peut vivre à pleins poumons ».

En 1991, en interdisant toute publicité de ce produit et en imposant une interdiction de fumer dans les lieux destinés à un usage collectif, le «Loi Evin», une autre loi sur la politique antitabac, a fait du tabac un «impoli” produit une fois pour toutes. Afin de favoriser ce changement profond de la norme sociale, la campagne «Fumer n'est pas ma nature” (1991) s'en prend ensuite à l'emblématique cow-boy de Marlboro et vise pour la première fois spécifiquement l'industrie du tabac et ses stratégies. Alors que des campagnes entre 1997 et 2000 prônaient le sevrage pour aider les fumeurs à franchir le pas («La vie sans cigarette, quand commences-tu ?», « Echaque jour sans fumer est une victoire sur les cigarettes»), en 2001, face à des chiffres de consommation qui restent élevés, le ton des campagnes commence à devenir plus agressif.

"Avis aux consommateurs : des traces d'acide cyanhydrique, de mercure, d'acétone et d'ammoniac ont été détectées dans un produit courant. Pour plus d'informations, appelez gratuitement le 0800 404 404”. Ce message, diffusé aux heures de grande écoute dans le cadre de la campagne 2001 « Révélation », a marqué un tournant dans l'expression de la nocivité du tabac. Ce brusque changement de ton a d'ailleurs trouvé écho au-delà des seules campagnes de communication : il s'est accompagné d'augmentations successives du prix des paquets de cigarettes, d'une interdiction de vente aux mineurs, de l'apparition de nouvelles mises en garde sanitaires sur les boîtes de cigarettes et d'améliorations dans l'application de la loi Evin ; à l'horizon, l'interdiction de fumer dans tous les lieux publics, pour laquelle la communication jouera à nouveau un rôle déterminant.

Afin de changer la perception du tabagisme passif d'être considéré comme simplement inconsidéré à un risque pour la santé, et donc de rendre l'exposition à la fumée secondaire inacceptable, la campagne "Des tas de cigarettes” (2004) a représenté la première étape pour exprimer les problèmes du tabagisme passif et a envoyé un message simple aux fumeurs : “Quand tu fumes à côté d'un non-fumeur, ils fument aussi”. Dans une deuxième phase, la campagne « Les années enfumées » (2006) a présenté la démarche d'imposer une interdiction comme un progrès pour la santé publique.

Pour autant, l'application du deuxième volet de l'interdiction de fumer dans tous les lieux publics en janvier 2008 n'a pas sonné la fin des campagnes de communication. Ainsi, si le processus de dénormalisation est désormais inscrit dans la loi, les campagnes d'information restent d'une grande actualité car elles permettent d'entretenir un bruit de fond essentiel sur l'existence de ce problème dans la sphère sociale : le tabagisme reste bien un problème de santé publique problème, et devait continuer à être perçu de cette façon. De 2009 à 2012, l'INPES a donc poursuivi cette stratégie de dénormalisation du tabagisme, en faisant d'abord et avant tout passer des messages sur les risques du tabagisme actif afin que les gens ne « baissent pas la garde » («Un fumeur sur deux meurt en fumant" - 2009, "Quitte avant qu'il ne soit trop tard” – 2010), mais aussi en aidant les fumeurs qui souhaitent arrêter à faire le premier pas en sensibilisant à l'arrêt du tabac (“Une fois que vous savez, il est plus facile d'arrêter" 2007, "Vous entendez toujours le même vieux air quand vous arrêtez de fumer” 2011) et en soulignant le rôle de la motivation (“Tout le monde a une bonne raison d'arrêter de fumer»2012).

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